René Grousset

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René Grousset
Fonctions
Fauteuil 36 de l'Académie française
-
Pierre Gaxotte
Directeur de musée
Musée national des Arts asiatiques - Guimet
-
Joseph Hackin
Philippe Stern
Directeur de musée
Musée Cernuschi
-
Henri d’Ardenne de Tizac
Vadime Elisséeff
Biographie
Naissance
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Aubais (Gard)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
8e arrondissement de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
René Jean François Marie GroussetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Rédacteur à
Journal asiatiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Conflit
Distinctions
Liste détaillée
Croix de guerre 1914-1918 ()
Prix Bordin ()
Prix Stanislas-Julien ( et )
Chevalier de la Légion d'honneur‎ ()
Grand prix Gobert ()
Prix Giles ()
Prix Louis-Barthou ()
Officier de la Légion d'honneur‎ ()
Commandeur de l'ordre militaire du Christ (d)
Chevalier de l'ordre du Lion et du SoleilVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Histoire des Croisades et du Royaume franc de JérusalemVoir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

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René Grousset, né le à Aubais et mort le à Paris, est un historien français, spécialiste de l'Asie, et membre de l'Académie française.

Biographie

Fils de Louis-Xavier-René Grousset, René Grousset fait ses études à l'université de Montpellier où il obtient une licence d'histoire. Il entre alors à l’administration des Beaux-Arts comme rédacteur au bureau des bâtiments civils[1].

Il est engagé pendant la Première Guerre mondiale comme sergent au 81e régiment d’infanterie. Il est blessé en 1915. Il continue ensuite de servir comme brancardier[1].

Il devient ensuite professeur d’histoire et de géographie à l’École des langues orientales. Il est chargé de cours à l’École libre des sciences politiques et à l'École du Louvre, conservateur au musée du Louvre, conservateur-adjoint puis conservateur en chef au musée Guimet à partir de 1929, puis directeur du musée Cernuschi à partir de 1933. Il est secrétaire du Journal asiatique et membre du Conseil des musées nationaux[1].

L’Académie française lui décerne le prix Bordin en 1930, le grand prix Gobert en 1935 et le prix Louis Barthou en 1944.

Avec Ernest Seillière, Jean Tharaud, Octave Aubry et Robert d'Harcourt, il est une des cinq personnes élues le à l'Académie française lors de la première élection groupée de cette année. Il est reçu le par Henry Bordeaux au fauteuil d'André Bellessort. Il est élu à ce fauteuil, le no 36, avec onze voix, contre six à Jacques Charpentier et trois à Gustave Cohen[1].

L'Épopée des Croisades et l'Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, plusieurs fois réédités, comptent encore aujourd'hui parmi les ouvrages de référence sur les Croisades.

Il dirige les volumes Histoire universelle de l'Encyclopédie de la Pléiade, entreprise poursuivie après sa mort par Émile-Guillaume Léonard et éditée en 1956-1958.

Il est enterré au cimetière du Montparnasse avec son épouse née Marie-Eulalie Albouy (1890-1972).

Jugements

L'historien Christopher Tyerman signale que, dès sa publication, l'Histoire des croisades de Grousset essuya des critiques. On reprocha à cet ouvrage d'une part de ne pas analyser le système politique de ce que Grousset considérait comme un État français du Levant et d'autre part d'exagérer ou de dépeindre sous un faux jour la sympathie culturelle entre communautés d'Outremer. Les historiens américains Frederic Duncalf et John Life La Monte furent particulièrement sévères[2].

En 1981, l'historien Hans Eberhard Mayer (en) estimait que l'Histoire des croisades de Grousset fut, parmi les ouvrages généraux sur ce sujet, « celui où le chauvinisme dans l'étude des croisades leva sa tête hideuse pour une dernière fois »[3].

Plus récemment, des successeurs de Grousset ont noté que sa vision des choses était marquée par ses idées sur le rôle colonial de la France. En 2001, Joël Gourdon écrivait :

« René Grousset a produit une œuvre entièrement dédiée à la France colonisatrice. Il voit dans l'aventure coloniale l'admirable synthèse des valeurs les plus sacrées pour lui : le christianisme, la patrie et l'État, même républicain. Il projette au Moyen Âge cet idéal et voit dans les croisades la première expression de cette “mission civilisatrice” qui est celle de la France éternelle[4]. »

En 2007, le médiéviste Pierre Aubé s'exprimait ainsi sur Grousset :

« Cet historien, qui a su s'appuyer sur le meilleur des plus grands orientalistes de son temps, dont l'érudition est d'une rare solidité quand il s'agit d'établir des faits, est très orienté quand il s'agit de les interpréter. Son angle de vision est très marqué par l'utopie colonialiste qui avait cours dans les années 1920-1930 où il a construit son opus magnum[5]. »

Pour Vadime Elisseeff, qui lui a succédé à la direction du musée Cernuschi,

« [René Grousset est] le dernier des grands classiques, ceux pour qui le “sens de l'histoire” tenait plus à la psychologie des êtres qu'aux conditions matérielles de l'existence dont les sciences n'avaient pas encore souligné l'impact physique et moral sur la vie des individus. Ses ouvrages valent par l'intelligence des vues et des faits présentés en style clair et facile à lire[6]. »

Publications

  • Histoire de l’Asie, 3 tomes, 1921-1922
  • Histoire de la philosophie orientale. Inde, Chine, Japon, 1923
  • René Grousset : Les Nouveaux aspects du problème indien ; In La Revue universelle. Tome XIV, , Jacques Bainville, directeur.
  • René Grousset : Le Celtisme et nos origines historiques ; In La Revue universelle. Tome XIV, , Jacques Bainville, directeur.
  • Le Réveil de l’Asie. L’impérialisme britannique et la révolte des peuples, Paris, Plon, 1924
  • Histoire de l’Extrême-Orient, 1929
  • Sur les traces du Bouddha, 1929
  • Les Civilisations de l’Orient, 1929-1930
  • S. M. Nâdir Shâh, 1930
  • Philosophies indiennes, 1931
  • Histoire des Croisades et du Royaume Franc de Jérusalem, trois tomes, 1934-1936, Plon, 1934 ; réédité Perrin, 1991 (ISBN 2-262-00931-7)
    • t. I : Anarchie musulmane et monarchie franque
    • t. II : Monarchie franque et monarchie musulmane – L'équilibre
    • t. III : Monarchie musulmane et anarchie franque (BNF 32199725)
  • L’Empire des steppes : Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Payot, (1re éd. 1939) (lire en ligne)
  • L’Épopée des croisades, Paris, Plon, 1939
  • L’Empire mongol, E. de Boccard, 1941
  • Histoire de la Chine, 1942
  • Le Conquérant du monde, Vie de Gengis-Khan, 1944
  • Bilan de l’Histoire, 1946
  • Histoire de l’Arménie des origines à 1071, première édition en 1947
  • L’Empire du Levant, 1949
  • Figures de proue, 1949
  • La Chine et son art, 1951
  • L'Homme et son histoire, Plon, 1954, 245 p.
  • Histoire universelle, Encyclopédie de la Pléiade, sous la direction de René Grousset et E.G. Léonard, 3 vol., 1957

Notes et références

  1. a b c et d « René GROUSSET Élu en 1946 au fauteuil 36 », sur Académie française.
  2. Christopher Tyerman, The Debate on the Crusades, 1099-2010, Oxford University Press, 2011, p. 156-157, passage consultable sur Google livres.
  3. (en) Hans Eberhard Mayer, « America and the Crusades », Proceedings of the American Philosophical Society, vol. 125, n° 1 (1981), p. 38-45, ce passage p. 41. Cité par l'historien William Purkis dans une notice sur Grousset, en ligne.
  4. Joël Gourdon, Le Cygne et l’éléphant : Renaud de Châtillon, prince d’Antioche, seigneur d’Outre-Jourdain, Paris, Le Manuscrit, , 267 p. (ISBN 978-2-74811-155-2, lire en ligne), p. 238.
  5. Pierre Aubé, Un croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon, Paris=, Fayard, , 306 p. (ISBN 978-2-213-63923-9, lire en ligne), p. 82, n. 1.
  6. Vadime Elisseeff, « René Grousset », sur universalis.fr.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • René Grousset, sur Wikisource

Bibliographie

  • Roland Andréani, « Deux historiens aubaisiens : René Grousset et Émile-G. Léonard », Liame no 9, janvier-, p. 65-74.
  • Roland Andréani, « René Grousset » dans Christian Amalvi (dir.), Dictionnaire biographique des historiens français et francophones. De Grégoire de Tours à Georges Duby, Paris, La Boutique de l'histoire, 2004, p. 138-139.
  • « La vie et l'œuvre de René Grousset », France-Asie no 88-89, septembre-.
  • René Grousset : un « Européen », historien de l'Asie, Gérard Dédéyan, Isabelle Augé et Bernard Schouler, éditions Geuthner, 2015.

Liens externes

  • Ressources relatives à la rechercheVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Les Classiques des sciences sociales
    • La France savante
    • Persée
  • Ressources relatives à la littératureVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Académie française (membres)
    • Académie française (lauréats)
  • Ressource relative à la vie publiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Documents diplomatiques suisses 1848-1975
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Brockhaus
    • Deutsche Biographie
    • Munzinger
    • Universalis
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Précédé par Suivi par
André Bellessort
René Grousset
1946-1952
Pierre Gaxotte
v · m
Composition de l'Académie française au jour de son élection (14 février 1946)
Par numéro
de fauteuil

11. fauteuil vacant
12. fauteuil vacant
13. fauteuil vacant
14. Robert d'Harcourt
15. Ernest Seillière
16. fauteuil vacant
17. Georges Lecomte
18. fauteuil vacant
19. fauteuil vacant
20. Henry Bordeaux

31. Jérôme Tharaud
32. Georges Grente
33. Edmond Jaloux
34. Joseph de Pesquidoux
35. Maxime Weygand
36. René Grousset
37. Maurice de Broglie
38. fauteuil vacant
39. Jacques de Lacretelle
40. Lucien Lacaze

Par date
d'élection
v · m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort (12 septembre 1952)
Par numéro
de fauteuil

1. Louis de Broglie
2. Émile Mâle
3. André Chaumeix
4. fauteuil vacant
5. Louis Madelin
6. Pierre Benoit
7. Édouard Le Roy
8. Édouard Herriot
9. Émile Henriot
10. Léon Bérard

11. Maurice Garçon
12. Jules Romains
13. Paul Claudel
14. Robert d'Harcourt
15. Ernest Seillière
16. fauteuil vacant
17. Georges Lecomte
18. André François-Poncet
19. Charles de Chambrun
20. Henry Bordeaux

Par date
d'élection
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