Marcel Têtu

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Marcel Tetu
Marcel Tétu. Photographie publiée dans le journal collaborationniste Paris-soir lors de la campagne du Gabon ().
Biographie
Naissance
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Chalon-sur-SaôneVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 95 ans)
NiceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École polytechniqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Claude Tétu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Seconde Guerre mondialeVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

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Marcel Louis Joseph Tétu, né le à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et mort le à Nice[1], était un général de l'armée de l'air française.

Biographie

Fils d'un avoué, Marcel Tétu est admis à l’École polytechnique en 1908 et opte pour l’arme de l’artillerie à sa sortie. Passé par la suite dans l'aéronautique, il y poursuit une carrière qui l’amène au rang de général de corps aérien. Il est nommé aux fonctions de second du chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Joseph Vuillemin, par le ministre de gauche Guy La Chambre[2].

Lors de la bataille de France, en mai-, il est commandant des forces aériennes de coopération, chargé de la liaison entre les forces aériennes alliées et les forces terrestres pour le théâtre d’opérations du nord-est, auprès du général Georges[3],[4]. La suprématie aérienne durant cette bataille est clairement côté allemand, du fait de la supériorité numérique de leur aviation (3 000 à 3 500 appareils allemands contre 1 200 avions français et 600 avions anglais), l’expérience acquise en Espagne et en Pologne, l’adéquation des appareils allemands, la supériorité allemande en armes antiaériennes[5], et l'organisation trop complexe du commandement allié[3],[4],[6], « l'état absolument misérable des liaisons entre les armées et les unités aériennes »[7]. S'y ajoute une conception bien différente du rôle de l’aviation, les forces allemandes ayant opté pour une guerre totale, jouant de la terreur générée par les bombardements, y compris auprès des populations civiles, et le général Tétu refusant au contraire toute attaque pouvant toucher des habitations lorsque les blindés allemands avançaient vers les Ardennes, quelques jours avant le franchissement de la Meuse[4].

Après l’armistice du 22 juin 1940, sa loyauté disciplinée envers le régime de Vichy le désigne pour être envoyé au Gabon afin de contrer la tentative de ralliement de la colonie à la dissidence gaulliste le . Commandant militaire et vice-gouverneur général de l’Afrique-Équatoriale française (AEF), Tétu a pour mission d'y rétablir l’autorité de la métropole et de raffermir la volonté du gouverneur en titre Georges Pierre Masson[8],[9], qui avait accepté le ralliement aux Gaullistes avant de se rétracter sous la pression des hommes de Vichy[9],[8].

Le , débutent les opérations militaires de la campagne du Gabon. Tétu a reçu de Pétain l’ordre de résister par les armes aux Forces françaises libres (FFL). Il dispose de quatre bataillons d’artillerie, de quatre bombardiers modernes, d’un aviso, Bougainville (PG-76), et d'un sous-marin Poncelet (Q141)[10]. Il mobilise également un certain nombre de colons pour combattre les troupes de la France libre[10]. Le , il est contraint de capituler à Libreville[11]. Il refuse toutefois de se rallier aux Forces françaises libres (FFL) et est confié à l’hospitalité des Pères du Saint-Esprit, puis interné à Brazzaville comme prisonnier de guerre pendant deux ans[12]. Il en repart en 1943 pour Alger[12], où il se place sous les ordres du général Henri Giraud[13]. Il meurt à Nice en 1983 à l'âge de 95 ans.

Le général Tétu était grand officier de la Légion d’honneur. Il est le père de Claude Tétu, haut fonctionnaire[14].

Références

  1. Archives départementales de Saône-et-Loire, état-civil numérisé de Chalon-sur-Saône, naissances de l'année 1888, acte no 442 et sa mention marginale de décès, vue 118/141 de la numérisation.
  2. Lacroix-Riz 2008.
  3. a et b Vivier 1997.
  4. a b et c May 2000, p. 391.
  5. Horne 2010, p. 155-156.
  6. Boyne 2005, p. 207.
  7. Horne 2010, p. 228.
  8. a et b Girard 2010.
  9. a et b de Gaulle 2000, p. 98.
  10. a et b de Gaulle 2000, p. 118.
  11. de Gaulle 2000, p. 119.
  12. a et b de Gaulle 2000, p. 120.
  13. Sanmarco 2012, p. 71.
  14. « Biographie Claude Tétu Inspecteur général de l'équipement », sur whoswho.fr (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Sanmarco, Livret militaire, Tallendier, , 160 p., p. 71.
  • Patrick Girard, De Gaulle, le mystère de Dakar, Editions Calmann-Lévy, , 374 p. (lire en ligne).
  • Alistair Horne (trad. de l'anglais par René Jouan et Françoise Arnaud-Demir), Comment perdre une bataille : France, mai-juin 1940 [« To lose a battle : France 1940 »], Paris, Éditions Tallandier, coll. « Texto », (1re éd. 1969), 477 p. (ISBN 978-2-84734-657-2).
  • Annie Lacroix-Riz, De Munich à Vichy : L'assassinat de la Troisième République 1938-1940, Éditions Armand Colin, , 416 p. (lire en ligne).
  • (en) Walter J. Boyne, The Influence of Air Power Upon History, Casemate Publishers, , 464 p. (lire en ligne), p. 207.
  • Charles de Gaulle, Mémoires de guerre : l'Appel, Paris, Bibliothèque de la Pléiade - Éditions Gallimard, , 384 p. (ISBN 2-07-011583-6), p. 98 et 118-120.
  • (en) Ernest R. May, Strange Victory : Hitler's Conquest of France, I.B.Tauris, , 594 p., p. 391-430.
  • Thierry Vivier, La politique aéronautique militaire de la France : Janvier 1933 - septembre 1939, Éditions L'Harmattan, , 650 p. (lire en ligne).

Articles connexes

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