Mâle alpha et bêta

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Mâle alpha et mâle bêta, ou simplement alpha et bêta, sont des termes d'argot pseudo-scientifiques pour désigner les hommes, dérivés de la désignation des animaux alpha et bêta en éthologie. La popularisation de ces termes pour décrire les humains a été largement critiquée par les scientifiques[1],[2].

Les deux termes ont été fréquemment utilisés dans des mèmes Internet[3]. Le terme bêta est utilisé comme une auto-identification péjorative parmi les membres des communautés de forums Internet, en particulier les incels, qui ne se croient pas sûrs d'eux ou traditionnellement masculins, et se sentent négligés par les femmes[4],[5]. On l'utilise aussi pour décrire négativement d'autres hommes qui ne sont pas considérés comme sûrs d'eux, en particulier avec les femmes[3],[6].

Histoire

Les termes étaient utilisés presque exclusivement en éthologie animale avant les années 1990, notamment en ce qui concerne les privilèges d'accouplement avec les femelles, la capacité à tenir un territoire et la hiérarchie en termes de consommation de nourriture au sein de leur troupeau[7]. En éthologie animale, le terme bêta désigne un animal subordonné aux membres de rang supérieur dans la hiérarchie sociale, qui doit donc attendre pour manger et n'a que peu ou pas d'opportunités de copulation[8].

Dans le livre Chimpanzee Politics : Power and Sex Among Apes, le primatologue et éthologue Frans de Waal a suggéré que ses observations d'une colonie de chimpanzés pouvaient éventuellement être appliquées aux interactions humaines. Certains commentaires sur le livre, notamment dans le Chicago Tribune, ont évoqué les parallèles avec les hiérarchies de pouvoir humaines. Au début des années 1990, certains médias ont commencé à utiliser le terme alpha pour désigner les humains, en particulier les hommes « virils » qui excellaient dans les affaires. Le journaliste Jesse Singal (en), qui écrit dans le magazine New York, attribue la prise de conscience populaire de ces termes à un article du magazine Time de 1999, qui décrit l'opinion de Naomi Wolf, qui était à l'époque conseillère du candidat à la présidence Al Gore : « Wolf a soutenu en interne que Gore est un « mâle bêta » qui doit affronter le « mâle alpha » dans le bureau ovale avant que le public ne le considère comme le meilleur ». Singal attribue également au livre pick up artist à succès de 2005 de Neil Strauss, intitulé The Game, le mérite d'avoir popularisé le mâle alpha comme idéal à atteindre[9].

Utilisation

Le terme mâle alpha est souvent appliqué, à tort, à tout homme dominateur, en particulier aux brutes[10]. Cependant, le comportement dominateur à lui seul est rarement considéré comme un trait positif pour un rendez-vous idéal ou un partenaire romantique[11]. L'opinion selon laquelle il existe une hiérarchie de la dominance chez les humains, composée de « mâles alpha » et de « mâles bêta », est parfois rapportée dans les médias grand public. Les experts considèrent comme misogynes et stéréotypés les affirmations selon lesquelles les femmes seraient « câblées » pour désirer les « mâles alpha », et ces affirmations ne sont pas étayées par la recherche[12],[13],[2]. Les psychologues évolutionnistes qui étudient le comportement d'accouplement des humains pensent plutôt que les humains utilisent deux stratégies distinctes de domination et de prestige pour grimper dans les hiérarchies sociales, la domination ou le prestige d'un homme jouant un rôle important dans son attrait pour les femmes[13],[2],[11].

Cette idée fausse sur les « mâles alpha » est courante au sein des communautés de la manosphère, un ensemble de sites web, de blogs et de forums en ligne promouvant la masculinité, une forte opposition au féminisme et la misogynie, qui comprend des mouvements tels que le mouvement pour les droits des hommes, les incels (célibataires involontaires), les Men Going Their Own Way (MGTOW), les pick-up artists (PUA) et les groupes de défense des droits des pères[14],[4],[15],[16],[17]. Le terme bêta y est souvent utilisé, mais de façon hétérogène ; Debbie Ging, spécialiste des études médiatiques, a décrit les théories des communautés sur « la masculinité alpha, bêta, oméga et zêta » comme étant « confuses et contradictoires »[18]. Le terme bêta est parfois utilisé comme auto-identification par les hommes qui n'incarnent pas la masculinité hégémonique[4],[5]. Mais il est parfois utilisé par les manosphériens comme un terme péjoratif pour les hommes qui sont (perçus) comme féministes, ou qui sont considérés comme agissant en tant que white knight[19]. Certains groupes de la manosphère désignent les membres d'autres groupes de la manosphère comme des bêtas ; par exemple, les membres de la communauté Men Going Their Own Way (MGTOW) l'utilisent parfois pour désigner les activistes des droits de l'homme ou les incels[4]. Les membres de la communauté des pick up artists (PUA) l'utilisent pour désigner les hommes qui n'ont pas de « jeu »[20]. En général, les communautés de la manosphère pensent que les hommes qu'elles considèrent comme des « mâles alpha » sont préférés par les femmes, et que les hommes qu'elles considèrent comme des « mâles bêta » sont exploités ou ignorés par les femmes[21],[18],[22]. Les termes similaires à bêta utilisés par les communautés de la manosphère sont nice guy (en), cuck, simp et soy boy[21],[23],[24],[25],[26].

Termes connexes

« Alpha fux bêta bux »

Dans la manosphère, le terme alpha fux bêta bux présuppose une stratégie sexuelle d'hypergamie ou de « mariage » chez les femmes, selon laquelle elles préfèrent et ont des relations sexuelles avec des hommes « alpha », mais se contentent d'hommes « bêta » moins attrayants pour des raisons financières[27],[28]. Elle exprime parfois la croyance que les femmes épousent des mâles bêta pour les exploiter financièrement, tout en continuant à avoir des relations sexuelles extraconjugales avec des mâles alpha[18],[22]. Ging explique ces croyances comme un effort des jeunes hommes du monde occidental pour faire face à leurs perspectives économiques limitées à la suite de la crise financière de 2007-2008 en faisant appel à des notions de genre essentialiste de femmes vénales populaires dans la culture postféministe[27].

Bêta orbiter

Un bêta orbiter est un homme bêta qui investit du temps et des efforts pour se mêler aux femmes dans l'espoir d'entrer éventuellement dans une relation romantique ou d'avoir des relations sexuelles avec elles. Le terme a attiré l'attention des médias en 2019 avec le meurtre de Bianca Devins (en). Un homme a tué la jeune Devins, âgée de 17 ans, et a posté des photos de son corps en ligne, dont l'une portait la légende suivante : « Désolé les gars, vous allez devoir trouver une autre personne autour de laquelle orbiter. »[29],[30].

Bêta uprising

Le terme de bêta uprising (ou soulèvement en français) ou rébellion incel a été largement utilisé par les incels pour désigner la vengeance des membres de leur communauté qui ont été négligés par les femmes[31]. De là on l'utilise parfois pour décrire un mouvement visant à renverser ce qu'ils considèrent comme une société oppressive et féministe[32]. Une attaque au véhicule survenue en 2018 à Toronto, au Canada, aurait été perpétrée par un homme qui avait publié sur sa page Facebook, juste avant l'attaque, « la rébellion incel a déjà commencé »[32]. Les médias ont utilisé les termes soulèvement bêta et rébellion incel pour désigner les actes de violence perpétrés par les membres des communautés de la manosphère, en particulier les incels[32].

Mâle sigma

Le terme mâle sigma est utilisé pour désigner un mâle qui est aussi dominant qu'un mâle alpha, mais qui existe en dehors de la hiérarchie des mâles alpha-bêta en tant que « loup solitaire ». Dans la manosphère, il est considéré comme le type d'homme le plus « rare »[33]. Le terme est apparu pour la première fois dans un billet de blog du provocateur alt-right Vox Day (en). Plus tard, le chirurgien plastique californien John T. Alexander a publié le livre The Sigma Male : What Women Really Want. Et en 2018, le terme est apparu sur YouTube et en 2021, il est devenu viral après un tweet de Lily Simpson[34],[35],[36].

Malgré ses origines alt-right, le terme « sigma male » a pris un sens ironique et satirique, se moquant souvent du concept de la « manosphère » et des idées de la culture de l'arnaque avec des actions bizarres et insensées considérées comme faisant partie de l'état d'esprit sigma male ou « grindset »[37],[38].

Notes et références

  1. (en) Patricia H. Hawley, Todd D. Little et Noel A. Card, « The myth of the alpha male: A new look at dominance-related beliefs and behaviors among adolescent males and females », International Journal of Behavioral Development, vol. 32, no 1,‎ , p. 76–88 (ISSN 0165-0254 et 1464-0651, DOI 10.1177/0165025407084054, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c (en) « Alpha males don't actually exist », sur The Independent, (consulté le )
  3. a et b (en) Jason L. Mast et Jeffrey C. Alexander, Politics of Meaning/Meaning of Politics: Cultural Sociology of the 2016 U.S. Presidential Election, Springer, (ISBN 978-3-319-95945-0, lire en ligne)
  4. a b c et d (en) Callum Jones, Verity Trott et Scott Wright, « Sluts and soyboys: MGTOW and the production of misogynistic online harassment », New Media & Society, vol. 22, no 10,‎ , p. 1903–1921 (ISSN 1461-4448 et 1461-7315, DOI 10.1177/1461444819887141, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (en) Lucy Nicholas et Christine Agius, The Persistence of Global Masculinism: Discourse, Gender and Neo-Colonial Re-Articulations of Violence, Springer, (ISBN 978-3-319-68360-7, lire en ligne)
  6. (en) Tracy Clark-Flory, « In praise of the "beta male" », sur Salon, (consulté le )
  7. (en) Eric M. Gese, Robert L. Ruff et Robert L. Crabtree, « Foraging ecology of coyotes (Canis latrans): the influence of extrinsic factors and a dominance hierarchy », Canadian Journal of Zoology,‎ (DOI 10.1139/z96-089, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) N. B. Davies, « Cooperation and conflict among dunnocks, Prunella modularis, in a variable mating system », Animal Behaviour, vol. 33, no 2,‎ , p. 628–648 (ISSN 0003-3472, DOI 10.1016/S0003-3472(85)80087-7, lire en ligne, consulté le )
  9. (en-US) Jesse Singal, « How America Became Infatuated With a Cartoonish Idea of ‘Alpha Males’ », sur New York Magazine, (consulté le )
  10. « The Surprising Science of Alpha Males | MedPage Today », sur web.archive.org, (consulté le )
  11. a et b (en) « The Myth of the Alpha Male », sur Greater Good (consulté le )
  12. (en-US) « The sexist pseudoscience of pick-up artists: the dangers of “alpha male” thinking », sur New Statesman, (consulté le )
  13. a et b (en) « Do alpha males even exist? | Dean Burnett », sur the Guardian, (consulté le )
  14. (en-US) Men's Rights, Gender, and Social Media (lire en ligne)
  15. (en) Karen Lumsden, « ‘“I Want to Kill You in Front of Your Children” Is Not a Threat. It’s an Expression of a Desire’: Discourses of Online Abuse, Trolling and Violence on r/MensRights », dans Online Othering: Exploring Digital Violence and Discrimination on the Web, Springer International Publishing, (ISBN 978-3-030-12633-9, DOI 10.1007/978-3-030-12633-9_4, lire en ligne), p. 91–115
  16. (en) Emma A Jane, « Systemic misogyny exposed: Translating Rapeglish from the Manosphere with a Random Rape Threat Generator », International Journal of Cultural Studies, vol. 21, no 6,‎ , p. 661–680 (ISSN 1367-8779 et 1460-356X, DOI 10.1177/1367877917734042, lire en ligne, consulté le )
  17. (en-US) Becca Lewis et Alice E. Marwick, « Media Manipulation and Disinformation Online », sur Data & Society, (consulté le )
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  19. (en) Kaitlynn Mendes, Jessica Ringrose et Jessalynn Keller, Digital feminist activism: girls and women fight back against rape culture, (ISBN 978-0-19-069785-3 et 978-0-19-069784-6, OCLC 1050133589, lire en ligne)
  20. (en) Donna Zuckerberg, Not all dead white men: classics and misogyny in the digital age, (ISBN 978-0-674-97555-2, OCLC 1020311558, lire en ligne)
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  38. (en-GB) « Interview with A Sigma Male », sur The Oxford Student, (consulté le )

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